Les quais de la Seine attirent les flâneurs, les joggeurs, les touristes. Mais qui se soucie vraiment de l’endroit où tout commence ? Si la question vous intrigue, vous êtes au bon endroit. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la source de la Seine.
La Seine : un fleuve au cœur de la France
Avec ses 777 kilomètres, la Seine traverse le bassin parisien et relie Troyes, Paris et Rouen avant de rejoindre la Manche. Son tracé sud-est/nord-ouest dessine une colonne vertébrale à la France du Nord. Deux grands ports fluviaux jalonnent son parcours : Paris et Rouen.
Mais ce n’est pas tout. D’autres ports, comme Limay Porcheville ou Montereau, jalonnent ses rives. Le long de son cours, des industries de la pétrochimie, de l’automobile ou des centrales thermiques se sont installées. À Nogent, une centrale nucléaire puise dans la Seine pour refroidir ses installations. Le fleuve irrigue ainsi villes et villages, accompagne l’activité humaine et façonne la géographie du pays.
La pêche sur la Seine : un renouveau
La pêche a longtemps été sous surveillance sur la Seine. Il fut un temps où consommer ce qui venait du fleuve était proscrit. Mais au fil des décennies, la qualité de l’eau s’est nettement améliorée. Désormais, la vente des poissons pêchés y est autorisée : brochets, silures, carpes peuplent ses eaux.
Attention pourtant, certaines zones restent fermées à la pêche, en particulier en aval de Vermont. Des analyses y ont mis en évidence la présence de polychlorobiphényles, substances indésirables pour la santé humaine.
Où se trouve la source de la Seine ?
La naissance de la Seine se cache à l’écart de l’agitation parisienne, à 446 mètres d’altitude, dans la commune de Source-Seine en Côte-d’Or. Là, un mince filet d’eau donne naissance à l’un des plus grands fleuves du pays. Inutile de s’attendre à un jaillissement spectaculaire : la magie opère dans la discrétion.
Mais ce lieu anodin recèle une histoire fascinante, souvent méconnue des visiteurs.
Le passé singulier de Source-Seine
Le site prend une tournure particulière dès 1864. Sous Napoléon III, Paris acquiert le parc de la source grâce à une cession orchestrée par le baron Haussmann. L’époque est aux grands travaux : Victor Baltard, architecte renommé, imagine un édifice pour abriter la source. Cette bâtisse, aujourd’hui encore en place, ne doit rien au hasard. Elle témoigne du soin apporté à la valorisation du site.
Avant Baltard, la source de la Seine était un haut lieu spirituel. Un temple dédié à Sequana, la déesse du fleuve, attirait fidèles et malades. On y déposait des objets en offrande, espérant obtenir la guérison. L’eau était réputée pour ses vertus thérapeutiques, même si la science moderne n’a jamais confirmé sa réputation.
Au cœur de l’édifice, une statue de nymphe incarne le fleuve. Les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour une multitude d’objets gallo-romains, désormais exposés au musée archéologique de Dijon. Un détour par ce musée permet de plonger dans les croyances et les pratiques qui entouraient la source.
Au fil du temps, la source de la Seine a accumulé secrets et légendes. Aujourd’hui encore, elle intrigue. Un simple filet d’eau qui, silencieusement, s’apprête à écrire l’histoire de Paris, de Rouen et d’une partie de la France. Qui aurait cru qu’une discrète résurgence bourguignonne porterait un jour la capitale sur ses épaules ?
